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ALM : Pour une conditionnalité écologique et sociale dans l’aménagement des zones d’activités

Intervention d'Elsa RICHARD au Conseil de communauté Angers Loire Métropole le 18 janvier 2021 à propos de l'agrandissement de la ZAC de l'Eglantier à Murs-Erigné.



Evidemment l'agglomération d'Angers Loire Métropole doit créer les conditions d’accueil pour ses entreprises, ses artisans ou industries. Elles sont créatrices d’emplois et notre territoire en a bien besoin.

L'agglomération doit également accompagner les nouvelles façons d’aménager son territoire pour ces entreprises, en raison des enjeux économiques, sociaux et écologiques. Elle doit assurer la pérennité à moyen et long terme de son activité économique. Et c’est un devoir de précaution de l’envisager sans entraver les possibilités d’aménagement futur du territoire dans un tel contexte. Et à ce jeu-là, l’étalement urbain n’a à peu près aucun avantage. Il en a aucun face à l’enrichissement du prix du pétrole ou à la relocalisation de notre alimentation.


ALM doit rehausser très fortement son ambition pour réduire sa dépendance au déplacement carboné autant que pour préserver ses sols naturels, agricoles, nourriciers.


Aussi, si cette extension de la zone d’activité des Eglantiers est en gestation depuis plusieurs années, elle pose néanmoins au moins trois questions majeures :


  1. La première est sur les logiques à l’œuvre : Pourquoi continuer d’artificialiser de nouvelles terres alors que nous savons qu’il existe un potentiel d’optimisation du foncier existant ? Le conseil s’apprête encore à artificialiser de nouvelles terres alors que les études sur le potentiel de rénovation de bâtiments vides, sur le potentiel de réhabilitation des friches existantes ou encore le potentiel de densification des ZA ne sont pas livrées. Sans parler de l’étude sur le potentiel agronomique des sols d’ALM qui est urgent d’engager. Il est nécessaire d’appliquer dès à présent les critères d’optimisation du foncier. Ici, ALM paie cher cet empressement ... 6ha ici, 16 ha hier sur le secteur des Landes. Et ramener ces 22ha à la surface d’ALM pour les relativiser n’a pas de sens. Pour des dizaines de maraichers qui ne parviennent pas à s’installer à proximité des centres, 22ha c’est énorme : c’est une dizaine d’installations possibles, avec autant d’emplois pérennes crées.

  2. Deuxièmement, Vous répondrez très certainement, comme vous l’avez déjà fait, en brandissant la question de l’emploi. Si nous ne partageons pas cette vision selon laquelle la création d’emplois serait déterminée par le nombre d’hectares disponibles, en revanche nous pourrions envisager un point de convergence, en fixant un seuil minimal d’intensité d’emplois par hectare (sans destruction d’emplois par ailleurs) pour artificialiser de nouvelles terres. D’où notre question : combien d’emplois seront crées sur ces 6 hectares ? Que dites-vous de ce principe de conditionnalité écologique et sociale pour guider l’aménagement des zones d’activités sur notre territoire ?

  3. Enfin, et cela sera notre dernière réaction, la conception de cette zone pensée en impasse pose selon nous une difficulté majeure. Alors au-delà du fait que nous ne souhaitons pas, symboliquement, voter pour des impasses, cela crée, d’un point de vue urbanistique des difficultés, tant pour les évolutions futures éventuelles, que pour le fonctionnement actuel de la ZAC qui demande donc obligatoirement une voie de retournement pour les camions, ce qui est toujours très consommateur en foncier. Ce dessin-là devrait être à bannir au maximum si nous voulons créer des villes conviviales et construire des espaces et des fonctionnements résilients pour ALM.




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