top of page
Photo du rédacteurAESangers

Baratonnière : Artificialisation des sols

Intervention d'Elsa RICHARD au Conseil de communauté Angers Loire Métropole le 12 Octobre 2020.

Nous nous apprêtons à voter la création d’une nouvelle zone d’activité à vocation économique à Avrillé.

Ces 16 hectares de terres se destinent à être artificialisés pour accueillir une entreprise industrielle tenue secrète à ce jour selon le vice-Président en charge de l’aménagement. Si le PLUi prévoit l’urbanisation possible de cette zone (classée 2AUy), nous sommes profondément inquiets de cette perspective de consommation d’espace agricole sans justification stricte et précise de sa nécessité d’intérêt général.

D’une part, au regard de la disponibilité dont disposent encore plusieurs zones d’activités à vocation industrielle de la communauté urbaine (23ha disponibles sur la ZA Atlantique à Saint-Léger, 30ha disponibles sur la ZA Océane à Villevêque), le projet, tel qu’il a été mis à notre connaissance, ne nous permet pas de comprendre, à ce jour, les raisons qui poussent la collectivité à ouvrir un nouvel espace à vocation industrielle supplémentaire. Sans compter, les zones commerciales existantes qui disposent également de nombreuses vacances, à l’instar de la ZA du Buisson à Beaucouzé, dont l’ouverture à une vocation industrielle mériterait d’être questionnée dans le contexte.

Ce projet d’artificialisation sans davantage d’explication nous semble à l’encontre de la Loi ELAN renforçant la lutte contre l’étalement et la densification, de la Loi Biodiversité instaurant formellement l’objectif de zéro artificialisation nette ou encore des résultats de la Convention Citoyenne pour le Climat préconisant l’interdiction de toute artificialisation de terres tant que des réhabilitations ou friches commerciales, artisanales ou industrielles sont possibles dans l’enveloppe urbaine existante. Vous vous êtes engagé publiquement, Monsieur le Président, à traduire ces engagements de la convention citoyenne à l’échelle d’Angers et de l’agglomération. Vous avez également signé une tribune ce WE, parue dans le JDD du 11 octobre, dans laquelle vous affirmez que « Pas un euro ne doit être gaspillé dans des projets néfastes à l’environnement ou qui créeraient un risque pour les citoyens ».

Tant qu’aucune précision n’est apportée sur les raisons pour lesquelles la vacance des zones d’activités existantes ainsi que les friches existantes et les bâtiments industriels désaffectés ou sur le point de l’être, ne pourraient répondre au besoin de l’entreprise à venir, nous ne pourrons pas voter en faveur de ce projet afin de ne pas risquer de mettre en péril la transition écologique nécessaire, tant agricole que climatique, pour la pérennité des générations futures.

Et que nos propos ne soient pas caricaturés ou détournés : nous nous inscrivons ici en faveur d’une économie dynamique pour notre territoire, mais d’une économie circulaire ! Le lieu d’implantation est en cela déterminant des consommations de ressources d’une entreprise, depuis les ressources foncières jusqu’au ressources énergétiques nécessaires pour les allers-venues des salariés par exemple. Nous devons sortir de la corrélation illusoire entre création d’emplois et artificialisation des terres. Courage, nous pouvons y arriver !

Posons-nous la question de savoir à quelles conditions sommes-nous prêt.e.s à voir sacrifier des hectares de terres agricoles ? Et définissons collectivement notre vademecum du bon usage de notre foncier non artificialisé.

Construire ce référentiel collectif est une mesure très concrète aux effets écologiques immédiats. ALM pourrait s’ériger comme une collectivité pionnière si elle s’engageait franchement dans une stratégie de ménagement de son espace, dans une ambition revendiquée d’expérimenter un urbanisme circulaire, un urbanisme frugal. Et pour parler votre langage, Monsieur Brancour, cela serait un avantage concurrentiel significatif pour attirer les entreprises.


Délibération 23 à 26 - Avrillé - Aménagement du secteur de la Baratonnière - Bilan de la concertation (DEL-2020-241).



Comments


bottom of page