Le problème du logement des étudiant-e-s Angevin-ne-s se pose avec plus d’acuité à chaque rentrée. Selon Guéwen Douesneau, président de l’UNEF Angers, 3000 étudiant-e-s n’avaient pas de solution de logement durable en septembre dernier. De plus, cette pénurie de logements pour les étudiant-e-s fait monter le prix des locations et touche par conséquent l’ensemble des Angevin-ne-s.
C'est le résultat d'une offre qui évolue moins vite que la demande et qui se traduit par une explosion des prix de vente et de location. En 5 ans, le prix moyen d'achat au m² a augmenté de 26,5% à Angers ! (de 2036€ à 2575€). Le Maire et la majorité municipale n'ont pas anticipé cette pénurie qui était largement prévisible sur la base des projections démographiques d'il y a 6 ans. Au contraire, la Ville a ralenti la construction de logements sociaux, n'a pas eu de politique de régulation du marché et a facilité les programmes de logements haut de gamme. Cette majorité porte donc une lourde responsabilité dans la crise actuelle qui pèse sur les étudiant-e-s mais aussi sur les classes moyennes et populaires.
Élu-e-s du groupe Angers Écologique et Solidaire, nous soumettons au débat public des mesures fortes à mettre en place dès maintenant :
• Dans un premier temps, il faut faire baisser la pression en luttant contre la spéculation immobilière. Nous proposons de maitriser le développement des « logements AirBnB » sur Angers : la plateforme en recense aujourd’hui plus de 800 sur Angers (contre 550 en 2017, soit un boom de +40%) avec un nombre croissant d’appartements non habités et uniquement dédiés à cette location de courte durée. C’est autant de logements qui sortent du marché locatif privé de longue durée. Premièrement, nous souhaitons la mise en place d'un contrôle strict des 120 nuitées autorisées par an (ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui…) ainsi qu'une action coordonnée avec d'autres villes françaises pour obtenir la possibilité d'abaisser ce seuil à 60 nuitées. Deuxièmement, ce mode de location doit également retrouver son esprit originel en étant autorisé uniquement dans les résidences principales.
• Dans un second temps, alors que la crise économique et sociale s’intensifie, nous appelons également la majorité à lutter contre la vacance des logements (et son institutionnalisation !) pour augmenter les solutions d’hébergement pour celles et ceux qui se retrouvent sans toit. La Ville pourrait également faciliter l’installation d’habitats légers par la mise à disposition de terrains par exemple. C’est une question d’urgence, de dignité mais aussi un appel à la solidarité des plus grands propriétaires afin d’augmenter rapidement le nombre de logements disponibles. L’initiative solidaire portée par la Fé2a à la rentrée ou celle du collectif de la Grande Ourse tout au long de l’année ne peuvent masquer l’absence d’une politique efficace de la municipalité quant au droit au logement pour tous et toutes à Angers.
Au-delà de ces mesures de court terme, il faut construire une vraie stratégie de long terme, écologique et sociale, pour maitriser la tension du marché à l'échelle d'Angers Loire Métropole. Des outils existent pour mener une politique volontariste de maîtrise des prix. A savoir l’encadrement plus strict des loyers via la Loi Elan, la création d’un office foncier solidaire comme s’apprête à le faire la ville de Lyon ou encore l’augmentation du nombre de construction de logements sociaux. À ce titre, le reversement de plus de 20 millions de bénéfices de la Soclova depuis 6 ans vers la ville et les banques demeure un vrai scandale.
Les équilibres entre territoires seront à réinterroger sur le moyen terme pour un développement écologique et solidaire, mais à court terme il est impératif d’offrir aux Angevin-ne-s des solutions de logement dignes et accessibles. Vous pouvez compter sur notre détermination pour agir dans ce sens. Il y a urgence !
Les élu-e-s Angers Écologique et Solidaire
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