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Le prochain mandat sera écologique ou ne sera pas 

Intervention d'Yves AUREGAN, conseil communautaire Angers Loire Métropole du 12 février 2024 sur la présentation du rapport de développement durable



J’ai lu avec beaucoup d’intérêt ce rapport sur le développement durable. Il est très bien fait et agréable à lire. On note, comme tous les ans, des avancées sympathiques vers un monde plus durable.




Toutefois, l’impression qui en ressort c’est que la « bataille de la Transition » ne sera pas gagnée faute d’avoir été menée. L’évidence scientifique, mais aussi l’expérience sensible et émotionnelle, nous montre qu’avec la poursuite de nos modes de vie, ça ne passe pas.


Ça ne va pas le faire. On ne tiendra pas nos objectifs climatiques, de préservation de la biodiversité, de fin de pollution de toutes sortes. Cela ne pourra pas se faire dans les logiques économiques actuelles.

L’idée est simple : si on ne renonce à rien, on va tout perdre.

Je pense que c’est notre rôle à toutes et tous, et surtout à celles et ceux qui sont en responsabilité, que d’expliquer, et de réexpliquer et d’expliquer encore, ce qu’est le fameux scénario à +4°C auquel on nous demande de nous adapter : c’est une réduction des ressources en eau douce en France (avec des risques de rupture en eau potable), une fragilisation des écosystèmes et les forêts (avec des risques de mégafeux), une augmentation des populations d’espèces invasives (avec les risques d’importation de maladies inconnues), une diminution de la captation du CO2 par les écosystèmes (avec le risque d’emballement climatique), une diminution considérable des rendements agricoles (avec des risques de famine dans les pays vers lesquels nous exportons), une augmentation du risque d’inondations et de catastrophes naturelles et donc une fragilisation des systèmes d’assurance et aussi et surtout une fragilisation de tous nos systèmes de solidarité nationale.


Donc +4°C, cela signifie la bascule dans un autre monde où seuls les plus forts et les plus riches peuvent survivre. Un monde où tout le monde n’aura pas sa place. C‘est ce que vous deviez expliquer, et réexpliquer et expliquer encore dans ce rapport sur le développement durable.

Alors quand je dis « si on ne renonce à rien, on va tout perdre », j’entends déjà les « écologie punitive », « khmers verts », « terroriste intellectuel », « tueurs de libertés ».


Mais en fait, il ne s’agit que de débattre, de débattre ensemble, de ce à quoi nous souhaitons renoncer pour continuer de vivre. C’est un processus hyper démocratique comme cela a été initié par la Convention Citoyenne sur le Climat. Il s’agit de trouver un chemin, une ligne de crète, entre une rupture immédiate et brutale des dépendances vis-à-vis des énergies fossiles et le « business as usual ». Cela ne peut être fait que par une délibération citoyenne dont nous ne voyons pas le début du commencement de la prise de conscience.


Pour être clair : l’écologie radicale est du côté de la sagesse, de la responsabilité, de la science et de la prudence. Tandis que votre écologie, celle des petits pas, est du côté de la dissimulation (des dangers à venir), des injonctions contradictoires (consommer pour relancer l’économie mais soyez sobre en énergie, en matière première et en déchets) et d’une fascination adolescente pour la technique (les voitures électriques et territoire intelligent régleront nos problèmes).

Alors, vous allez encore me dire « Oui mais, nous, on veut embarquer tout le monde » ou encore « y’en a qui trouve qu’on va trop vite, d’autres pas assez vite, c’est qu’on va à la bonne vitesse ». C’est bien évidemment un argument spécieux et trompeur. La bonne vitesse elle est donnée par la Science, elle est donnée dans le rapport du GIEC. Cette Science que vous écoutez quand il faut fabriquer de nouveaux joujoux technologiques mais que vous n’écoutez plus quand elle prédit le climat et la biodiversité tels qu’ils arriveront si nous ne faisons que très peu.


« Le prochain mandat sera écologique ou ne sera pas »

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