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Nos réactions au "Plan d'adaptation au changement climatique"

Intervention d'Elsa RICHARD, en réponse à la délibération présentant le Plan d'adaptation au changement climatique, Conseil Angers Loire Métropole du 16 janvier 2023.

Je constate ce document, la densité de ces propositions, et l’efort de s’engager activement sur ce sujet délicat et complexe de l’adaptation au problème de changements anthropiques du climat, et souligne le travail réalisé par les services et par la Vice-Présidente pour y parvenir.


Je souhaitais vous partager 3 réactions, qui me semblent utiles pour le débat, et surtout pour participer à la mise en œuvre de solutions pour faire face au problème climat dans un esprit démocratique.


Le premier point, le plus formel et peut-être le plus à la marge, porte sur l’usage du changement climatique au singulier. Je serais personnellement assez favorable au pluriel, notamment au regard de la pluralité des impacts des changements climatiques aujourd’hui et demain. Mais nous pourrions aussi nous accorder sur la Loi qui parle elle de dérèglement climatique. Bref pourquoi cet usage du singulier sur un objet aussi pluriel.


Ma seconde réaction, sur le fond, porte sur la stratégie proposée qui nous laisse un peu sur notre faim, à la fois en termes de décision politique comme en termes d’atterrissage concret.


En effet, en termes de décision politique, je m’attendais à ce que ce plan adaptation nous amène à définir collectivement la ligne de partage entre ce que nous souhaitons maintenir et ce que nous sommes prêts à adapter.

Olivier Godard, un économiste français, évoquait déjà cette proposition il y a plus de dix ans maintenant.


Et c’est là sur quoi la décision politique devrait porter, et quasi-exclusivement. Que voulons-nous garder ABSOLUMENT sur notre territoire, qui devra alors faire l’objet de mesures de protection, tout du moins jusqu’à un certain coût. Et qu’est-ce que nous acceptons plus ou moins facilement de voir se transformer, de voir s’adapter ? Veut-on absolument maintenir nos paysages maraichers ? Acceptons-nous de la lavande, des oliviers, des cépages bordelais ? Quel niveau de densité de nos espaces urbanisés est souhaitable dans le contexte de changements climatiques et face à l’impératif de préservation des sols ? Quel système de rétention de l’eau acceptons-nous sur le territoire ? Quel investissement acceptons-nous encore de supporter en matière de développement économique qui augmenterait ou maintiendrait notre vulnérabilité climatique ? Je n’ai pas vu de réponses à ces questions, ni même de construction des conditions d’un tel débat à l’échelle de notre assemblée.


Ensuite, s’il y a de nombreuses propositions, nous regrettons évidemment qu’il n’y ait pas un atterrissage local plus audacieux et ambitieux. L’exercice n’est évidemment pas simple. Mais par exemple, sur l’axe1, sur la question des ressources naturelles, ce plan se cantonne à observer les évolutions de la biodiversité qui est déjà complètement appauvrie. Pourtant, il nous faudrait tout mettre en œuvre pour réintroduire une plus grande complexité de nos milieux naturels.


Or, ce plan adaptation n’ouvre pas le débat sur le changement de notre rapport à la Nature ni sur les perspectives d’amélioration du fonctionnement de nos écosystèmes. L’accord Kunming-Montréal signé par la France en décembre 2022, notamment par le Ministre de l’écologie, prévoit une protection de 30% des espaces naturels. Est-ce que notre plan d’adaptation pourrait se réaligner sur cet objectif ambitieux par exemple ?


Enfin, sur la définition retenue de l’adaptation, on peut regretter que cette définition n’embrasse pas de manière plus explicite tout l’enjeu de l’adaptation aux mesures de réduction massive des émissions de GES que nous devons mener.


Quelles sont nos capacités d’adaptation aux politiques d’atténuation ?

D’autres collectivités ont lié, avec succès, l’adaptation aux changements climatiques et la sortie des énergies fossiles. Cela se discute bien sûr, vous avez fait un autre choix, de cibler sur les impacts des changements climatiques uniquement.


Néanmoins, il n’en demeure pas moins indispensable de disposer de stratégie prête et ambitieuse face à des changements majeurs de fonctionnement de notre territoire pour répondre à notre objectif de baisse de 5% de GES chaque année : Donc penser comment fonctionnera Angers Loire Métropole sous +50°C ? Mais également Comment fonctionnera ALM sans pétrole ? Quelles alternatives en matière de mobilité avec 3 fois moins de véhicules à moteur thermique en 2030 ?

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