Intervention d'Yves Aurégan sur la feuille de route pour la transition écologique de la majorité municipale, Conseil d'agglomération Angers Loire Métropole du 14 février 2022.
Comme nous l'avons dit, en octobre dernier, au moment des résultats, nous approuvons bien sûr les actions qui vont dans le sens d'une meilleure prise en compte des enjeux écologiques sur l'agglomération.
Nous trouvions à l'époque que cela faisait un programme un peu pointilliste, qu'on ne voyait pas un véritable projet et on est toujours un peu sur cette idée. Surtout que nous avons voté, au dernier conseil, l'urgence écologique et un objectif extrêmement ambitieux de réduction de 60 % des émissions de gaz à effet de serre à 2030.
Il ne suffit plus de faire quelques mesures symboliques pour pouvoir se vanter d'un bilan écologique satisfaisant. Ce qu'il faut, c'est un vrai changement en profondeur et être vraiment à la hauteur de l'enjeu.
À notre avis, il manque ici une vision claire des choix de société à faire pour accomplir la métamorphose écologique nécessaire au vu des enjeux. Il y a, par exemple, une véritable révolution des transports à faire pour réduire drastiquement l'utilisation des véhicules thermiques qui sont responsables de 49 % des émissions sur le territoire.
Là-dessus, il y a assez peu de choses nouvelles dans cette feuille des Assises. On retrouve des actions déjà engagées, comme le Plan vélo qui, à notre avis, n'est pas assez ambitieux comme le prouve le décrochage d’Angers dans le classement de la FUB.
Nous continuons à pédaler sur ce sujet-là, mais d'autres pédalent beaucoup plus vite que nous et nous nous trouvons décrochés du peloton de tête.
Concernant les nouveaux modes de transport, j'ai compris qu’ils allaient arriver bientôt et qu'il y aurait des choses nouvelles. Pour l'instant, on ne sait pas quoi du tout, mais j'ai appris avec satisfaction qu'il y aurait des moyens supplémentaires qui allaient être accordés.
J'espère qu’on pourra avoir une politique transports imaginative et innovante.
Le second secteur d'émissions, c'est le logement et le tertiaire. Vous disiez, au dernier conseil, qu'il était évident que le rythme de rénovation sur lequel nous sommes est trop faible. De nouveau, ici, il faut une politique imaginative et innovante.
Je pourrais continuer la liste des actions qui me semblent juste continuer les politiques déjà engagées. On peut prendre l'exemple de la publicité où on ne voit absolument pas d’inflexion par rapport à ce qui avait été décidé dans le règlement local de publicité intercommunal, ou l’éclairage public qui est juste l'application du Territoire intelligent, qui n’est pas vraiment quelque chose de nouveau qui apparaît au sein des Assises.
Tout à l'heure, vous disiez qu’on est dans le cadre de la sobriété en diminuant la consommation. En fait, on est dans le cadre de l'efficacité, ce qui est un petit peu différent, puisque, pour le même usage, on va consommer moins et on ne réduit pas l'usage, ce qui est la sobriété.
Ce qui nous fait un peu peur, c'est que, à la suite de cette feuille de route, vous colliez un post-it sur votre bureau avec « transition écologique fait ».
Pour nous, c'est un début, mais, à l'évidence, il faut aller beaucoup plus loin. C'est pourquoi nous demandons que soit établi un plan détaillé et chiffré, année par année, secteur par secteur, qui montre comment l'agglomération pourra atteindre ces objectifs de moins 60 % d'émissions de CO2 en 2030 et son objectif de neutralité en 2050.
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