Intervention d'Elsa RICHARD au Conseil de communauté d'Angers Loire Métropole le 9 novembre 2020 à propos des comptes rendus annuels à la collectivité (CRAC) - Développement économique et aménagement du territoire.
Nous voterons ces CRAC, mais nous souhaitions profiter de ces délibérations pour contribuer au débat en amont de la réflexion à venir sur l’ouverture de nouvelles zones d’activités, telle que cela a été évoqué en commission.
Angers Loire Métropole est à un moment très important de son évolution. Ses zones d’activités actuelles se remplissent sérieusement, en même temps son développement économique appelle des capacités d’accueil pour les entreprises nouvelles sur le territoire, et en même temps le territoire s’engage très activement dans une transition écologique.
Nous avons la chance inouïe de résider dans l’un de plus beaux territoires de France. Vous le conviendrez tous aisément : nous ne devons pas gâcher cela par une artificialisation abusive de nos sols.
Pourquoi préserver nos sols ? Parce que nous sommes responsables. A la fois de la préservation de l’environnement, et à la fois des choix que nous laisserons aux générations futures quant à l’avenir de ces terres.
Comment préserver nos sols ? En évitant au maximum de nouvelles artificialisations.
Certes la compensation est une proposition, mais elle ne peut être brandie qu’en dernière et ultime solution. Lorsqu’il n’y aucune alternative possible. La première, la plus efficace et probablement la moins couteuse, est avant tout d’éviter les nouvelles artificialisations. Les enjeux sont grands. Et pour cela, nous pouvons bien accepter de ranger, quelques temps, les bulldozers et engins géants de grands terrassement, et accepter de se défaire de nos habitudes, de désapprendre et de réapprendre de nouvelles façons de concevoir les espaces. Autrement dit, innover pour l’aménagement de notre territoire.
Deux exemples :
- Le taux d’occupation des zones commerciales est conséquent et ces zones, telle qu’elles ont été pensées et alloties jusque-là, apparaissent aujourd’hui quasiment pleines. Mais n’est-il pas souhaitable que la densification soit menée sur ces zones d’activités ? auquel cas, surement qu’une partie de ces zones pourraient être réalloties autrement. C’est le principe de BIMBY (Build In My Backward – construire dans mon jardin) qui pourrait être appliqué aux zones d’activités. Le concept est simple, sa mise en œuvre probablement plus complexe. Dans tous les cas, c’est un exemple d’innovations qui mériteraient d’être explorées par les territoires qui s’engagent dans une transition écologique.
- Le potentiel de rénovation de bâtiments vides et de réhabilitation des friches. L’AURA mène une étude sur le sujet. Il y a là un gisement potentiel à exploiter sur le territoire, qui demandera de l’inventivité probablement et de l’ingénierie nouvelle. Mais C’est un gisement a priori significatif, notamment sur les bâtiments vides, qui, tant qu’il existe, ne peut justifier la création de nouvelles zones d’activités.
La bonne nouvelle c’est que si l’occupation des zones d’activités augmente, il restait encore près de 130ha à vendre fin 2019, ce qui nous laisse le temps d’anticiper la manière d’envisager la suite.
Maintenir la qualité de vie et les paysages de l’agglomération constituera un atout économique pour le territoire. Le moment est charnière. Les enjeux sont tels que nous ne pouvons pas reproduire les mêmes écueils que par le passé au seul motif qu’il serait plus facile de faire ce que l’on a toujours fait.
Dans ce moment charnière, ne serait-il pas opportun d’engager un travail audacieux pour repenser les espaces d’accueil des entreprises sur notre territoire ?
Nous vous soutiendrons en tout cas dans la démarche que vous entreprendriez pour oser de nouvelles façons d’aménager. Démontrons sur Angers Loire Métropole que l’accueil de nouvelles entreprises ne se fait pas nécessairement en grignotant du foncier agricole. Spécialisons Angers Loire Métropole dans la dentelle urbaine et l’urbanisme cousu main !
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