Intervention d'Yves Auregan au Conseil d'agglomération à propos de la présentation des résultats des Assises de la transition écologique.
Nous nous félicitons des actions qui résultent des assises de le transition écologique. Toutes ces actions vont dans le sens d’une meilleure prise en compte des enjeux écologiques par l’Agglomération.
Nous partageons d’ailleurs tellement certaines actions qu’elles étaient dans notre programme pour les élections ou que nous les avions proposées lors de nos interventions ici ou au conseil municipal d’Angers.
A ce propos, nous avons été agréablement surpris de l’annonce de la création d’un office foncier solidaire qui nous paraît être un moyen efficace à moyen terme pour limiter la hausse des prix de l’immobilier et pour pousser vers des habitats plus écologiques.
Nous continuerons donc à faire des propositions et nous vous donnons toute liberté pour continuer à reprendre des éléments de notre programme électoral.
Naturellement, nous seront attentifs à la concrétisation de ces actions et notamment à la vitesse de réalisation, car nous pensons qu’il y a urgence. Nous nous félicitons pour cela de la création d’un comité de suivi dans lequel seront présent les citoyens.
Néanmoins, le côté un peu « pointilliste » de ces actions fait que l’on voit un programme d’actions mais que l’on ne voit pas un projet. Certaines de ces actions pourraient s’inscrire dans un projet global de transformation écologique : décarbonation via un changement profond des modes de déplacement, lutte contre la perte de biodiversité via une agriculture bio. Mais on reste dans une vision de « petits pas », certes tous très positifs, mais on ne voit pas une transformation écologique globale qui prend les problèmes à la racine.
On ne voit pas par exemple comment il sera possible d’atteindre l’objectif de -60% d’émission de gaz à effet de serre en 2030 qui avait été fixé au début des assises.
Permettez-moi une citation :
« Il ne suffit pas de concilier, en un juste milieu, la protection de la nature et le profit financier, ou la préservation de l'environnement et le progrès. Sur ces questions, les justes milieux retardent seulement un peu l'effondrement. Il s'agit simplement de redéfinir le progrès. »
C’est une citation de l’encyclique « Laudato si’ » du pape François qui rappelle que le « en même temps » n’est pas possible en écologie.
Il n’est pas possible de dire que l’on souhaite arrêter l’artificialisation des terres et en même temps laisser construire dans toute l’agglo des centres de logistiques aux surfaces démesurées. Il n’est pas possible de dire vouloir réduire la place de la voiture et en même temps construire de nouveaux parkings en plein cœur du centre-ville.
Puisque j’en suis à citer le pape je vais faire une autre citation :
« L'heure est venue d'accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d'autres parties.»
Et donc, j’ai été surpris que, dans la charte des valeurs d’un parti récemment créé, on retrouve dans les ennemis à combattre pêle-mêle non seulement « Les ennemis de la laïcité », « La tentation antidémocratique », « Les extrêmes de tous bords » … mais aussi et sur le même plan « Les partisans de la décroissance ».
Est-ce à dire que les gens, comme le pape, qui se pose, en toute bonne foi, la question de savoir s’il est souhaitable voire possible de continuer à maintenir nos styles de vie, notre production extractiviste et notre surconsommation, obscène et obèse, sont des ennemis de la démocratie tant au niveau national qu’au niveau local ?
Disons que cela permet d’éclaircir les points de vue :
Il y a ceux qui s’évertue à minimiser les problèmes, en essayant seulement de réduire certains impacts négatifs du changement climatique en ayant une confiance aveugle dans les solutions techniques. Et il y a ceux qui pensent que nous trouverons des solutions non seulement grâce à la technique mais aussi, et avant tout, à travers un changement de nos styles de vie, de la production et de la consommation, parce qu’autrement nous affronterions uniquement les symptômes.
Malgré cette différence fondamentale de projet et pour revenir aux assises de la transition écologique, nous voterons pour les actions proposées car elles permettent d’avancer, certes à petits pas, vers une transformation écologique de notre territoire.
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